mardi 7 juillet 2009

Des citoyens de cinq pays débattent sur le dialogue interculturel

Citoyenneté, Interculturalité, Dialogue
N° 1 - Mars 2009

Des citoyens de cinq pays européens débattent sur le concept de dialogue interculturel
Le dialogue interculturel : Un concept creux ? Comment est-il perçu par les citoyens européens ? Peut-il concrètement permettre de renforcer le tissu social c’est-à-dire pacifier les relations de proximité ?
Le Pôle européen des Fondations de l’économie sociale a conçu le projet Citoyenneté, Interculturalité et Dialogue (CID) pour créer un espace de réflexion européen sur le dialogue
interculturel. Les partenaires du projet – des organisations de la société civile de cinq pays – se sont engagés à mener l’expérience avec des groupes de citoyens représentatifs de la société civile de leur pays.
De septembre 2008 à mai 2009, chaque partenaire organise 5 ateliers-débats au cours desquels les citoyens débattent des thématiques choisies :
· L’ONG CSV, Angleterre, réfléchit à la perception de l’interculturalité par les jeunes afin de surmonter les obstacles qui trouvent leur origine dans les réflexes nationalistes.
· La Fondation P&V, Belgique, souhaite, quant à elle, créer un espace de rencontres et d’échanges où les Francophones et Néerlandophones belges peuvent exprimer leurs différences. En effet, chaque jour, ces divergences sont perceptibles à travers l’opinion publique. Cette initiative permettra d’explorer de nouvelles pistes en matière de partage et de dialogue.
· La Fondation EAES, basée en Andalousie, Espagne, autrefois terre d’émigration et aujourd’hui terre d’accueil de multiples migrations, travaille sur les éléments facilitateurs d’intégration.
· La Fondation MACIF, France, a fait le choix desoumettre trois mesures d’intégration au débat : L’intégration par l’emploi, L’intégration par unepolitique de diversité au sein de
l’entreprise, L’intégration par la participation citoyenne.
· La Fondation PACT, Roumanie, part du postulatque la marginalisation/auto-marginalisation et la discrimination continues envers la population Rom proviennent du manque de connaissance de la culture Rom, motif souvent invoqué par les non-Roms commel'un des facteurs principaux de ségrégation et essaiera de rassembler les deux communautés dans des groupes de discussion pour dépasser les stéréotypes et vaincrel’ignorance.

Le Pôle Européen des Fondations de l’économie sociale pilote le projet CID. Constitué en 1999, les membres de cette plateforme sont issus de mutuelles ou de coopératives. Son objectif est de promouvoir l’économie sociale sur le territoire de l’Union européenne en soutenant des programmes transnationaux.www.pefondes.eu

Dans son Livre Blanc sur le dialogue interculturel, leConseil de l’Europe définit le dialogue interculturel comme « un processus d’échange de vues ouvert et respectueux entre des personnes et des groupes de différentes origines et traditions ethniques, culturelles, religieuses et linguistiques, dans un esprit de compréhension et de respect mutuels »
Conseil de l’Europe, Livre Blanc du dialogue interculturel,«Vivre ensemble dans l’égale dignité», 7 mai 2008, p.17.

L’année 2008 a été désignée par la Commission Européenne, Annéeeuropéenne du dialogue interculturel et ce, parce qu’elle considère que le dialogue interculturel peut être un instrumentefficace non seulement pour gérer de manièredémocratique la diversité culturelle mais aussi pour contribuer à la promotion d’une citoyenneté active de tous les citoyens et toutes les citoyennes au sein de l’Union.

Une expérimentation européenne d’un an sur l’interculturalité
Le projet a débuté en septembre 2008 et se terminera en juin 2009 par la publication d’un guide consacré à la perception du dialogue interculturel au sein de l’Union européenne.
Une conférence de clôture sera organisée à Bruxelles le 27 mai 2009. Le 22 janvier, à Paris, les coordinateurs et deux représentants de chaque groupe de citoyens se sont réunis pour échanger sur les consultations citoyennes qu’ils organisent maintenantdepuis 2 à 3 mois dans leur pays. Ils ont insisté sur le caractère expérimental du projet.
Bien que les approches du dialogue interculturel, les publics visés ainsi que les méthodes de débat varient en fonction des contextes nationaux, lesobjectifs, eux, convergent : créer un
nouvel espace de parole, donner une vision plus complète du concept dedialogue interculturel et partir des points de vue individuels pour construire une définition de l’interculturalité commune aux citoyens impliqués dans le projet. Ces différents débats citoyens contribuent à l’apprentissage formel et informel et permettent de disséquer les clichés.
Les partenaires se sont, d’ores et déjà, interrogés sur la manière d’utiliser la parole collectée et de capitaliser la dynamique lancée avec les citoyens.


« Unie dans la Diversité » Avec l’élargissement à 12 nouveaux pays depuis 2004, l’UE doit aujourd’hui, plus que jamais, être attentive à la diversité des cultures qu’elle abrite en son sein et aux défis que cela représente, notamment en ce qui concerne l’intégration des nouveaux États membres et le sentiment d’appartenance à une identité européenne. Le dialogue interculturel peut être un instrument pour gérer cette diversité et peut également contribuer à la promotion d’une citoyenneté active dans les États membres. Ainsi, l’année 2008, dédiée au dialogue interculturel, a aussi pour but de renforcer la volonté des citoyens européens de participer
aux actions communautaires. Les organisations de la société civile ont un rôle à jouer dans ce processus, elles permettent de faire le lien entre les institutions européennes et les citoyens, en mettant en oeuvre des projets concrétisant les objectifs communautaires. C’est à travers leurs actions que la citoyenneté européenne et le dialogue interculturel peuvent se développer.

L’intégration à travers 3 thèmes
En organisant des débats citoyens réunissant des délégués de sociétaires de sa mutuelle fondatrice la MACIF, la Fondation MACIF a choisi d’explorer plus précisément la question du dialogue interculturel et de l’intégration. En effet, à l’heure où notre société est de plus en plus
multiculturelle, le défi à relever est celui de l’intégration et de lareconnaissance des différences de tout un chacun – culturelles, linguistiques, ethniques, religieuses, d’âge, de genre, d’orientation sexuelle… Le processus d’intégration embrasse tous les aspects de la vie de la société. Quels sont alors les différents leviers d’intégration ? Plusieurs mesures d’intégration
sont connues : par le travail, le système éducatif, la langue, l’engagement associatif, syndical et politique…
Trois thèmes de débat ont été plus précisément identifiés pour couvrir (partiellement) le champ du dialogueinterculturel et de l’intégration: l’intégration par l’emploi, l’intégration par les politiques de gestion de ladiversité en entreprise, l’intégration par la participation citoyenne.
La Fondation MACIF a fait le choix de travailler avec des citoyens investis, qui ne sont pas uniquement porteurs de leur mandat de délégués représentants de sociétaires. Les délégués de sociétaires sont en effet des salariés, des professionnels indépendants, des employeurs, des
syndicalistes des 5 confédérations représentatives françaises, des militants associatifs, mutualistes, coopératifs… Leur mobilisation devrait répondre à un des objectifs de la Fondation MACIF dans ce projet : favoriser une fertilisation croisée, c’est-à-dire une dissémination des réflexions alimentée des échanges de ces délégués mobilisés dans leur milieu professionnel, personnel, militant…

Trois temps sont envisagés dans chaque atelier :
1. Un temps d’information/formation : suite à la présentation des enjeux par un intervenant, les citoyens sontinvités à réagir à l’information apportée en fonction de la thématique de l’atelier. Ce premier temps du débat est un temps de déconstruction du sujet à partir de leurs représentations.
2. Un temps d’échanges sur leurs pratiques, de retours d’expériences : en quoi ces réflexions font-elles écho à vos pratiques ? Quels effets les initiatives que vous connaissez semblent elles produire ou pas ? Pourquoi?
3. Un temps de travail sur des propositions : les délégués sont invités à émettre des pistes de
recommandations en matière d’intégration destinées à la Fondation MACIF d’une part, à l’Union européenne d’autre part.

Echos des participants
« L’intégration doit être prise en comptepar les politiques d’emploi, d’éducation,de logement, d’urbanisme... »
« Il faut faire moins de lois, et s’attacherplus à appliquer les lois existantes. »
« Le dire c’est bien, mais le faire, c’est mieux ! »

En 15 ans d’existence, la Fondation MACIF s’est inscrite comme unacteur majeur dans la stratégie de la Macif en promouvant sa volontéd’être socialement responsable. Reconduite en 2009 pour la 3ème fois,la Fondation Macif devient une fondation d’entreprise du groupeMacif, à l’initiative de ses nouveaux fondateurs : Macifilia, Mutavie,Macif-Mutualité, Macif Gestion et Macif. Lors de cette nouvelle périodequinquennale, la Fondation Macif, désireuse d’être en phase avec lesmutations de la société, entend poursuivre dans la voie del’exploration d’idées, d’initiatives et de projets offrant de nouvellesperspectives prometteuses pour la société. « La Fondation Macifentend s’investir sur le champ de l’insertion, soutenir des projetsfavorisant la diversité et la mixité et encourager toute mesuredéveloppant l’initiative citoyenne et la culture de solidarité ».www.fondation-macif.org


Diversité linguistique – raconte-moi une histoire…
La Fondation P&V a choisi de travailler sur le dialogue interculturel et la diversité linguistique en menant une consultation citoyenne sur le thème : "Néerlandophones, francophones : comment dialoguer avec l'autre ?". Etant donné que celui qui ne parle pas la même langue est parfois considéré comme un "étranger", une conversation directe s'avère souvent difficile. Par ailleurs, elle se heurte essentiellement à une série de clichés et de préjugés. La Fondation P&V a décidé de tenir compte de cette réalité pour justement mettre ces "préjugés" en évidence lors des rencontres de citoyens et prend comme point de départ des histoires ou témoignages en
rapport avec la diversité linguistique en Belgique. Pour former une identité, des individus mais aussi des sociétés entières utilisent des histoires. Les histoires servent bien souvent à expliquer une position personnelle, mais aussi à justifier nos problèmes et échecs. Certains affirment que
l'homme est en fait un animal qui raconte des histoires. Nous éprouvons cependant aussi le
besoin, en tant que société, de trouver une façon de nous organiser et surtout, de justifier notre ordre social. Au fil de notre histoire, des récits ont servi à cet effet de moyen d'accès. Depuis les mythes grecs jusqu'à Hollywood, des histoires sont utilisées pour expliquer aux autres nos émotions, nos valeurs et nos habitudes.
En ce qui concerne la diversité linguistique également, nous avons tous notre histoire toute faite. Pour comprendre la problématique entre francophones et néerlandophones, il faut avant tout apprendre à connaître les histoires qu'ils racontent les uns sur les autres. Comment la disparité entre ces deux communautés est transposée dans des archétypes d'histoires. Quels stéréotypes, clichés et préjugés ont été mis en place ? Si la Fondation P&V souhaite organiser un forum d'histoires, c'est avant tout parce qu’il estime que les histoires représentent des mécanismes importants au sein d'une société. Par le biais d'une histoire, nous pouvons exprimer et communiquer le plus facilement nos idées et nos frustrations.

Témoignage de Houssein Boukhriss, modérateur du groupe belge, sur l’influence de la langue
« Il y a quelques années, une entreprise de la région de Bruxelles m’a demandé de donner une formation pour améliorer la collaboration entre les salariés de différentes cultures sur le lieude travail. L’entreprise employait en effet des dizaines de nationalités différentes.Des groupes linguistiques s’étaient depuis longtemps formés au sein de l’entreprise, Belges et allochtones francophones1 d’un côté et Belges néerlandophones de l’autre, au lieu de groupesnationaux. Parler la même langue ne permet pas seulement des échanges plus fluides mais aussi des conversations d’ordre privé sur, par exemple, les différences culturelles que l’on constate entre collègues. De cette manière, on apprend à mieux se connaître et à s’apprécier en tant qu’être humain, on ne travaille pas seulement ensemble, on partage un repas ou un jeu de cartes pendant la pause. Les différences culturelles et religieuses disparaissent de par laforce de la communication. Stimuler, encourager les autochtones et allochtones à apprendre un minimum des deux langues vernaculaires peut être positif pour collaborer sur le lieu de travailmais aussi pour déconstruire des préjugés réciproques. »
Pour des raisons historiques, en région bruxelloise, les allochtones sont majoritairement francophones.

Echo des participants
« Cette méthodologie me paraît très pertinente car elle permet aux participants de raconter des histoires vécues, bien ancrées dans la vie quotidienne. De cette façon, nous sommes confrontés à une autre grille de lecture. L'écoute de l'autre mène au dialogue, sans se
perdre dans des débats stériles. »

« Lors de la mise en commun des récits de vie, un néerlandophone assez âgé a évoqué lourdement le passé où les néerlandophones étaient opprimés. Un monsieur d'origine congolaise, bien intégré et bilingue, assis à côté de moi, m'a soufflé dans un sourire : "Si
nous Africains devions continuellement évoquer le passé pour bloquer l'avenir ... »

La Fondation P&V a pour objectif principal de lutter contre l’exclusion des jeunes en les associant à desprojets dans lesquels ils s’investissent pleinement. La plupart des projets menés promeuvent la formation àla citoyenneté, la diversité et l’émancipation grâce au levier de l’économie sociale. La Fondation fut créée parP&V assurances, né du mouvement coopératif et mécène principal de la fondation. Cette dernière estnéanmoins autonome de la compagnie d’assurances.www.fondationpv.be

Amélioration des relations interethniques entre les Roms et les non-Roms en Roumanie
Malgré les actions menées par le Gouvernement roumain et les tentatives de la société civile de mettre un terme à l’exclusion sociale de la communauté Rom, les organisations non gouvernementales nationales et internationales (entre autres) constatent qu’un grand nombre de problèmes persistent. Point de départ défavorable, faibles niveaux d’éducation, surreprésentation dans les secteurs professionnels peu qualifiés, discrimination, ségrégation de facto dans les écoles, période de transition et faible représentation sur la scène politique locale et
nationale, tous ces éléments alimentent la méfiance et renforcent la discrimination envers la population Rom, phénomène qui engendre un profond manque de dialogue entre les
deux communautés (Roms et non-Roms).
Nous savons que la discrimination continue dont souffre la population Rom, tout comme la marginalisation, proviennent du manque de connaissance de leur culture (y compris par les Roms eux-mêmes), souvent évoquée comme étant l’un des principaux facteurs de ségrégation. La Fondation PACT estime qu’une meilleure compréhension des cultures et une collaboration directe entre la population majoritaire et minoritaire permettraient d’améliorer les relations intercommunautaires, de les stabiliser; cela permettrait également de jeter une base pour soutenir le développement de la communautéconcernée, c’est-à-dire la Commune de Calinesti, dans la région de Arges.
Les réunions locales organisées durant tout le projet CID, qui ont permis de rassembler Roms et Roumains dans un même lieu, ont pour but d’identifier et de permettre des discussions sur les moyens efficaces grâce auxquels le dialogue interculturel pourra améliorer les relations entre les
Roms et les Roumains vivant dans cette localité. Étant données les réalités locales de ségrégation, la Fondation PACT a estimé que la stratégie requise ici ne se concentrerait pas uniquement sur le dialogue interculturel en tant que tel, mais souhaiterait aller au-delà des cinq réunions, afin de rassembler les deux communautés ; les réunions permettraient donc d’établir une base pour l’intégration de la minorité, en jetant les fondations d’un véritable développement communautaire participatif. Les deux premières réunions avec les deux groupes portaient sur la
sensibilisation culturelle auprès des Roms et des Roumains, ainsi que sur l’importance de connaître la culture des uns et des autres ; le débat a permis de définir le degré d’assimilation des traditions roumaines par les Roms et de voir jusqu’à quel point les deux groupes connaissaient, comprenaient et souhaitaient accepter l’identité de l’autre. Les deux groupes se
sont mis d’accord sur le fait que, malheureusement, la plupart de ces traditions se perdent petit à petit. Cette expérience, même si le projet n’en est encore qu’à la moitié de son déroulement, a
permis à la Fondation PACT de réaliser que, pour aborder le thème du dialogue interculturel et de l’intégration dans les communautés mixtes de Roms et Roumains touchées par des problèmes de discrimination et/ou de ségrégation, des instruments, des ressources et une méthodologie bien plus complexes allaient être nécessaires. Il serait à souhaiter, pour l’avenir de tous,
que d’autres actions soient lancées afin de soutenir la reconnaissance et la collaboration des Roms et des Roumains et le développement d’une action communautaire.

Echo des participants
« L’idée de développer ce projet à Calinesti est très bonne, mais l’implication des Roms dans des décisions publiques est assez ardue, à la fois à cause de la distance jusqu’au centre de la
commune et du fait que la mentalité des deux parties (Roms et Roumains) ne peut pas être modifiée du jour au lendemain. »


Fondation PACT – Partnership for Community Action and Transformation (Partenariat pour une action et une transformation communautaires) facilite des informations, propose des formations, consultations et bourses financières à échelle réduite à des groupes et organisations
communautaires. La PACT travaille principalement sur le développement des capacités des groupes marginalisés et défavorisés et les encourage à améliorer leurs conditions de vie au sein de leur communauté en stimulant la responsabilité sociale, soutenant des pratiques participatives et des partenariats ainsi que les initiatives socio-économiques locales et régionales.
www.fundatiapact.ro


Comment les jeunes Anglais perçoivent-ils le dialogue interculturel ?
On pense souvent que les Britanniques ne sont pas intéressés par la politique. Or, ils s’engagent dans la vie politique de leur société, mais expriment leurs intérêts politiques à travers d’autres voies que le vote, la prise de position lors d’élections et le recours à leurs élus. Ils ont plutôt tendance à s’engager dans des mouvements de défense d’une cause concrète, lors de manifestations ou évènements de grande envergure qui soulèvent un véritable engouement au sein de la société britannique.
La société civile européenne est prédisposée à la fragmentation dite “en bulles nationales”. C’est notamment le cas au Royaume-Uni. Il est donc important de poursuivre le travail entamé sur la perception de l’interculturalité par la société civile britannique, afin de dépasser les obstacles provenant des réflexes nationaux.
CSV a lancé un cercle d’étude formé de jeunes étudiants de 17-18 ans; les réunions abordent principalement le thème des stéréotypes et des perceptions, vus comme des obstacles au dialogue interculturel et à la tolérance. Au sein du débat, il est rapidement apparu que les stéréotypes se basent sur une catégorisation des personnes en fonction de perceptions qui sont très souvent déconnectées de la réalité et sont plutôt le fruit de clichés et de préjugés. Il a également été dit que même les stéréotypes que l’on pourrait qualifier de “positifs” ne sont pas
nécessairement représentatifs de toute la population d’un pays, d’où le fait qu’ils constituent des clichés et ne sont pas forcément basés sur la réalité. La discussion sur les moyens dont nous
disposons pour briser les stéréotypes et dépasser les perceptions a amené les étudiants à débattre de leurs propres expériences lors de conflits, dans le cadre de leur école, quartier, communauté, etc. Les étudiants ont souligné que, lorsqu’il existe des problèmes entre personnes de différents milieux, ethnies, religions ou traditions, le dialogue est absolument nécessaire afin que ces personnes de cultures différentes puissent dépasser ces problèmes et disputes. Un grand nombre d’exemples tirés de l’Histoire européenne ont été abordés – des guerres mondiales au conflit des Balkans- et l’on a souligné que l’échec du dialogue et l’absence de dialogue interculturel peuvent avoir des conséquences extrêmes.
Le débat a souligné à quel point il était important de faire entendre la voix de tous les citoyens européens, afin de faire de ce dialogue un véritable dialogue européen, démocratique et représentatif.

Echo des participants
Le groupe a débattu sur le thème de la sculpture actuellement accrochée dans le bâtiment du Conseil de l’UE, ENTROPA, qui représente les stéréotypes nationaux des différents Etats membres de l’UE. Malgré la controverse liée à l’installation de cette sculpture, les participants sont parvenus à la conclusion que, pour vaincre les stéréotypes, il était nécessaire de les présenter ouvertement. En les révélant et en en discutant librement, on montre que le préjugé est blessant, erroné et qu’il doit être détruit.

CSV- Community Service Volunteers (Bénévoles au service de la Communauté) constitue l’organisationbénévole de formation la plus importante du Royaume-Uni. L’objectif des fondateurs était d’impliquer desjeunes âgés de 16 à 35 ans dans des services bénévoles au Royaume-Uni, afin d’enrichir les vies desbénévoles eux-mêmes ainsi que de ceux qu’ils aident, et de permettre ainsi un changement social. Durantla dernière année, CSV a réussi à mobiliser environ 250.000 personnes dans le secteur du service bénévoleau Royaume-Uni, a formé 12.000 jeunes défavorisés et aidé 29.000 personnes à trouver des opportunitésd’apprentissage grâce aux liens de l’organisation avec la radio locale BBC. L’organisation se bat égalementpour permettre à la société civile d’agir au premier plan dans les différentes communautés. www.csv.org.uk

Andalousie, terre de migrations
Ce n’est que depuis quelques années que l’Espagne et d’autres pays d’Europe du sud se considèrent comme des terres d’émigration. En ce qui concerne l’Andalousie, notre région a traditionnellement toujours constitué une terre d’émigration. Vers la seconde moitié des années 1970, ce phénomène a été considérablement atténué grâce à un taux d’émigration plus faible et
au retour de certains émigrés andalous. Ces Andalous qui avaient été forcés de quitter notre Communauté Autonome et notamment de partir habiter à l’étranger se sont retrouvés face à un mode de vie, des cultures et des habitudes différents. Ils étaient souvent obligés de vivre dans des ghettos urbains, ce qui, en plus du reste et notamment de la barrière linguistique, tendait à
accroître le sentiment d’isolement. Conséquence directe de ces processus migratoires qui ont eu lieu dans la région tout au long du siècle dernier, un nombre significatif d’Andalous vit encore en dehors de l’Andalousie.
Malgré cette situation, les changements socio-économiques auxquels sont confrontées les sociétés du monde entier aujourd’hui entraînent néanmoins une inversion des flux migratoires: cette terre d’émigration est à présent devenue terre d’immigration. Face à l’accélération des flux
migratoires de ces cinq dernières années, la proportion d’étrangers présents au sein de la population espagnole est l’une des plus élevées de l’Union Européenne. La moitié de la population étrangère résidant en Andalousie est originaire de pays de l’UE (49,94%). L’immigration étrangère qui vient s’installer en Andalousie se divise en deux types: la première
immigration est celle liée à la recherche de meilleures conditions de vie, à l’amélioration du style de vie ; c’est le critère poursuivi par la majorité des citoyens européens qui viennent s’installer en Andalousie. L’autre type d’immigration est l’immigration de travailleurs peu qualifiés, Africains, latino-Américains et Européens de l’est pour la plupart, qui trouvent dans le secteur de l’agriculture du sud de l’Andalousie une bonne raison de s’installer. Ainsi, nous pouvons affirmer qu’il existe plusieurs groupes hétérogènes d’étrangers en Andalousie; ils sont caractérisés par différentes circonstances qui ont donc des effets divers et variés dans les nombreux domaines de la vie quotidienne de la région.
La Fondation EAES souhaite explorer en profondeur la perception générale qu’a la société andalouse de la population étrangère basée dans notre Communauté, et voir dans quelle mesure cela influence le processus d’intégration. Elle essaie de comprendre quels sont les sentiments des participants vis-à-vis des institutions sociales (administration publique, moyens de communication de masse, ONG, etc.) concernant le thème de l’intégration des étrangers et écoute leur proposition afin d’améliorer la situation. Elle tente également d’évaluer comment se sentent les participants face à la présence d’étrangers sur le marché du travail andalou, face à la
situation actuelle, de faire des propositions pour améliorer cette situation, etc. et insister sur le rôle que peut jouer l’économie sociale dans le processus d’intégration, aujourd’hui et demain !

Echo des participants
« Nous devons nous assurer que nos enfants vivent avec, apprennent et profitent de l’une des vérités absolues dont nous disposons, à savoir l’existence de cultures qui nous sont étrangères, de langues, visages et peaux que nous ne connaissons pas. L’ignorance alimente la peur, la peur engendre l’ignorance et, par la même occasion, la langue utilisée renforce les attitudes. »


La Fondation EAES renforce le poids des acteurs de l’intégration du secteur de l’économie sociale dans les espaces centre-américain et européen, de manière à renforcer les potentialités des organisations de la société civile et des universités, en ouvrant un éventail d’opportunités pour la participation équilibrée des hommes et des femmes, en favorisant la gestion locale, les processus éducatifs et la diffusion de la cohésion sociale. www.eaes.es

Echo des participants

« Nous vivons dans un monde où les gens eux-mêmes ont créé des barrières qui n’existaient pas à l’origine. Les principes politiques, les préjugés culturels, les moyens de communication de masse ou encore le pays d’origine constituent des aspects qui influencent l’intégration des étrangers dansnotre société. »


Le Think Tank européen Pour la Solidarité (PLS) estchargé du suivi général des travaux ainsi que del’édition des newsletters et du guide qui rendentcompte des consultations menées par lespartenaires du projet. www.pourlasolidarite.eu

Projet CID : Citoyenneté, Interculturalité, Dialogue

"Citoyenneté, Interculturalité, Dialogue" est un projet transnational inscrit dans le programme "L'Europe pour les citoyens" de la Direction générale Education et Culture de la Commission européenne. Ce projet est porté par le Pôle européen des fondations de l'économie sociale avec la participation de 6 partenaires de 5 pays européens :
- CSV (Royaume Uni),
- Fondation EAES (Espagne),
- Fondation Macif (France),
- Fondation Pact (Roumanie),
- Fondation P&V (Belgique),
- Pour la Solidarité (Belgique).
Le but du projet est de créer une plateforme d'échanges et de réflexion sur le thème du dialogue interculturel, en comparant les perceptions et pratiques de la société civile au sein des différents états membres.
Le lancement du projet a eu lieu à Osuna (Espagne) le 22 septembre 2008, au cours duquel les partenaires des 5 pays ont choisi une thématique de travail qui fera l'objet de dialogues et de débats durant 6 mois avec un groupe constitué de 40 personnes représentatives de la société civile dans chacun des pays des partenaires.

CID Project : Citizenship, Interculturality, Dialogue

"Citizenship, Interculturality, Dialogue" is a transnational project that comes within the framework of the programme "Europe for citizens" of the Directorate-General for Education and Culture of the European Commission. The European network of foundations for social economy leads the project with the participation of 6 partners from 5 european countries :
- CSV (United Kingdom)
- EAES Foundation (Spain)
- Macif Foundation(France)
- Pact Foundation (Romania)
- P&V Foundation (Belgium)
- Pour la Solidarité (Belgium)
The goal of the project is to create a platform for exchanges and reflection on intercultural dialogue, comparing perceptions and practices of civil society within different member states.
The kick off meeting of the project took place in Osuna (Spain) on the 22nd september 2008.
There the partners of the five countries chose a working theme which will be discussed by the groups of 40 citizens created in each country, during 6 months.